Boris Cyrulnik
Notre passage dans le sud-ouest était motivé par la présentation en Haute-Garonne d’expositions que je ne voulais absolument pas manquer !
Au Muséum d’Histoire naturelle, j’ai passé de longs moments à visiter l’exposition "L’Ours, mythes et réalités."
Pas vraiment de découvertes, mais une présentation claire et originale des relations compliquées de l’homme avec son double nature.
Communiqué
de Presse : "Qu'il soit vénéré ou craint, l'ours est l'objet de
nombreux fantasmes et convoitises, entre attirance et
aversion. L'Exposition invite à s'interroger sur cette relation
passionnelle qui unit l'homme à l'ours. Il sera donc question d'histoires
d'ours mais aussi de l'histoire commune entre l'homme et l'ours.
Animal mythique mais aussi
souvent diabolisé, l’Ours représente la part d’animalité dans
laquelle l’Homme se reconnaît, mais qu’il cherche à exorciser.
Qu’il soit vénéré ou craint, il est l’objet de nombreux fantasmes et
convoitises, entre attirance et
aversion.
Dans une dimension universelle, l’Exposition met en exergue la
perception complexe qu’entretient l’homme face à l’ours et
invite le visiteur à s’interroger sur cette relation passionnelle qui
l’unit à l’ours. Il sera donc question
d’histoires d’ours mais aussi de l’histoire commune entre l’homme
et l’ours.
Organisée autour de plusieurs thématiques – culture, nature et
sociétés –, cette exposition est l’occasion d’établir un état des
lieux sur notre perception de l’ours au travers du mythe que
nous nous en faisons, et de rappeler la réalité scientifique qui
s’impose à nous de manière objective, ni triste ni joyeuse, mais
juste."
Tous les commentaires entre guillemets sont tirés
des panneaux de l’exposition.
"Si proche, si loin…
Avec l’ours, comme avec tous les mammifères, nous partageons la nécessité de la survie, de défendre notre territoire, d’aller chercher des aliments, de protéger nos petits."
Avec l’ours, comme avec tous les mammifères, nous partageons la nécessité de la survie, de défendre notre territoire, d’aller chercher des aliments, de protéger nos petits."
L’Ours dans les Pyrénées.
Cette ourse c'est Canelle, la dernière ourse des Pyrénées, abattue par un chasseur en 2004.
Et pourtant, à la voir comme ça, elle semble bien petite, de la taille d’un sanglier…
Son ourson, Canellito, âgé alors de 8 mois, a survécu. Il est le dernier spécimen de la lignée pyrénéenne.
"Les enjeux
liés au maintien de l’ours dans les Pyrénées vont au-delà de la conservation de
la biodiversité et reposent avant tout sur la recherche d’une cohabitation
entre les activités humaines et la gestion de la faune sauvage sur un territoire
à partager."
"D’un point de vue écologique, la présence de l’ours est le signe d’un environnement préservé... En outre, l’histoire de l’ours a toujours accompagné celle des hommes. A ce titre, il est un symbole fort du patrimoine culturel local, et peut contribuer à valoriser des produits et des activités de qualité, caractéristiques de Pyrénées."
"L’ombre de l’ours, qui se reflète sur la paroi des grottes depuis des milliers d’années, nourrit fantasmes, craintes et parfois adoration.
Elle interroge nos certitudes et notre représentation du réel, entre passion et raison."
"L’ours
admiré : symbole de force et de puissance, objet de culte pour les
Germains ou les Celtes, l’ours suscite crainte et admiration, et, jusqu’au 12èmesiècle environ, est considéré comme le roi des animaux en Europe. Son prestige
est tel qu’il donne son nom à différentes cités et apparait sur de nombreux
blasons, comme l’atteste sa présence dans l’art héraldique pourtant naissant au
moment de son apogée"
"L’ours chassé : au
Moyen-âge, la pression de l’église sur les autorités pour mettre un terme aux pratiques
païennes s’accompagne, sur le plan économique, d’une politique de
déforestation. Dès lors, l’ours devient " la " bête à abattre et
différentes stratégies sont élaborées pour l’exterminer : battues, pièges,
primes, poisons..."
Piège à mâchoires qui permet d'immobiliser l'ours sans avoir à l'affronter.
"Parallèlement aux
chasses intensives, l’activité de montreur d’ours apparait au XIIème siècle.
La soumission de l’animal est alors à son comble, il devient une bête de foire et une figure incontournable du monde du cirque."
La soumission de l’animal est alors à son comble, il devient une bête de foire et une figure incontournable du monde du cirque."
Humain,
trop humain : l’ours serait un homme à l’état sauvage, nommé lou pedescaou, le va-nu-pieds, ou
encore lou Moussu, le Monsieur , dans
les Pyrénées.
On l’appelle par des prénoms pour l’humaniser : Dominique,
Martin, en France, Nicolas en Roumanie ou Michka en Russie.
Il est à l’origine de prénoms Bernard (de bär, ours et hart, fort
en allemand), Arthur ( de arth, ours
en celte), Ursule (de ursus, ours en
latin).
"L’ours, double de l’homme : "L’ours n’est qu’un homme qui s’est habillé pour descendre de la montagne" Dicton sibérien.
Partout où l’homme croise son imposante silhouette dressée, l’ours est considéré comme son double sauvage. La ressemblance physique, troublante, alimente l’imaginaire populaire. Fort symbole de virilité, l’ours représente, dans les récits européens, un redoutable rival en amour, qui ne laisse pas les jeunes femmes indifférentes à ses charmes. De leur union pourraient même naitre des enfants, tel Jean de l’Ours."
"L’Arbre
Magique : selon une légende de Sibérie, si le chamane passe près d’un arbre
magique pour aller à la chasse, il se transforme en ours. Ainsi un jour l’arbre
fut coupé alors que le chamane chassait, celui-ci se métamorphosa en ours pour
l’éternité."
" Des ressemblances trompeuses : les
ours suscitent en nous, beaucoup d’humanité. Comme nous, ils se tiennent
debout, ils sont très maternels avec leurs petits. Ils déclenchent un sentiment
d’infinie tendresse. C’est probablement pour ça que le nounours a été inventé
et participe à la tranquillisation de nos enfants quand la nuit arrive. "
Boris Cyrulnik
Le mot de la fin sera cette citation, un brin provocante, et
qui incite à la réflexion.
Et que dire de cette photo de mariage étonnante, qui a beaucoup interpellé les visiteurs de l’exposition, ours, ami ou ennemi ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire